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Au regret amer qui t’accable,
Plus d’un mortel est destiné.
Hélas ! ton sort fut d’âge en âge
Le sort du héros et du sage ;
De tous ceux qu’une haute et sublime raison
Élevait au-dessus du commun horizon ;
De ceux qui, dans la nuit, répandant leurs lumières,
Au joug de l’ignorance ont arraché leurs frères.
Et vers un but plus noble, un univers plus beau,
De leurs contemporains ont guidé le troupeau.

Tandis qu’à leurs pieds, dans la plaine,
Paissait le peuple insouciant.
Montés sur les hauteurs, les yeux vers l’orient,
Ils cherchaient dans l’espace une terre lointaine ;
Terre féconde en biens, qu’à leurs vœux imparfaits
Le Génie annonçait d’avance ;
Où souriaient en espérance
L’Ordre, la Vérité, l’Harmonie et la Paix.
Hélas ! de ce beau sol les fertiles campagnes
Pour eux ne devaient pas fleurir ;
Leurs yeux n’ont pu, dans l’avenir,
Qu’entrevoir de loin ses montagnes !...