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COLONISATION.


ST. JÉROME.


La paroisse de St. Jérôme, située à 30 milles au nord de Montréal, est sise en grande partie au pied des Laurentides.

Mgr Plessis, en 1832, lui donna son existence canonique qui fut bientôt suivie de la reconnaissance civile. Les offices religieux se célébraient dans une maison, sur le bord de la rivière, à la fourche de trois chemins, à une distance d’un mille et demi de l’église actuelle, lieu que l’on désigne encore sous le nom de la « Chapelle ; » ensuite, on crut qu’il valait mieux construire la nouvelle église sur le terrain qu’elle occupe présentement, et le Rév. Messire Paquin fut chargé par l’Ordinaire de régler cette question d’une manière définitive. On voulait réunir, comme dans un seul faisceau, les intérêts religieux, civils, commerciaux et industriels. Des lors, on prévoyait que cette paroisse promettait le plus brillant avenir, et que sa position géographique lui donnerait un jour une grande prépondérance dans les affaires du district. Toutefois on peut dire que la vie régulière de la paroisse ne date que de 1837, époque où elle eut le bonheur de recevoir son premier curé résident, dans la personne du Rev. Messire Blyth. Ce fut sous sa direction que l’église et le presbytère furent achevés.

Cette paroisse forme partie des comtés d’Argenteuil, du Lac des Deux Montagnes et de Terrebonne. La moitié est située dans la plaine, l’autre, sur les premiers versants des Laurentides. Le sol en général est une bonne terre jaune très propre à la culture des grains, des légumes et des arbres fruitiers. Le tiers est rocailleux et impropre seulement à la culture des grains : le foin pousse en abondance. On y remarque d’excellentes régions où domine la terre glaise et la terre grise. On y trouve des mines de fer titanique, de plombagine. Un banc de calcaire cristallin s’étend jusqu’à un mille. On y voit aussi le grenat et la pyrite martiale qui souvent est alliée à l’or, l’argent, le cuivre, etc., etc. Le niveau du village est de 116 pieds au-dessus de celui du Mile-End.

Est-ce l’effet du voisinage des montagnes couvertes de forêts ou de la nature d’un sol élevé et sablonneux, ce qu’il y a de certain, c’est qu’aucune épidémie n’y a sévi ou pris naissance. Les cas isolés qu’on y a remarqués, étaient apportés d’endroits étrangers et surtout de la ville.

L’état sanitaire de la paroisse a toujours été des plus favorables surtout dans le temps du choléra. La rivière du nord la traverse dans toute sa longueur. À deux milles du village et au delà, l’œil embrasse le plus beau panorama que l’on puisse imaginer et qui peut rivaliser avec les points de vue les plus en renom dans le pays.

La population est d’environ 4,000 âmes. Dans ce chiffre, le village compte pour 1,800.

En 1840, on ne voyait presque partout que des forêts vierges. St.