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spectacle de tous les membres de la famille qui pratiquent fidèlement la religion et à la pensée des biens spirituels que le ministre du Seigneur au premier appel peut lui donner, elle oublie ses peines, ses misères, la faim, les afflictions, les maladies.

En adoptant le système paroissial pour coloniser, on se sert donc d’un grand levier qui est en harmonie avec les besoins, les désirs et les aspirations du Canadien-Français.


VALLÉE DE L’OTTAWA ET LE NORD DU DIOCÈSE.


Pour le théâtre de nos opérations colonisatrices, nous avons choisi la vallée de l’Ottawa parce que c’est dans cette direction que la colonisation se porte avec plus de vigueur, que notre population doit naturellement s’écouler que les bonnes terres sont plus à notre proximité et en plus grand nombre. Tout le commerce de ces nouveaux cantons devra nécessairement converger à Montréal. Il n’est que juste de recueillir le fruit de nos sacrifices. Outre les cantons déjà en voie de formation qu’il faudra protéger, on ouvrira un grand chemin qui partira de la rivière Rouge, près de la chute aux Iroquois, lequel passera au sud du lac Nominingue jusqu’à l’embouchure de la rivière Kiamika et de là jusqu’à Notre Dame du Désert.

Dans ce projet nous avons trois rivières considérables et leurs affluents qui nous aideront merveilleusement à développer cette colonisation, en utilisant les chemins de chantier qui longent leur littoral. En été, le canot est un précieux secours pour le colon. Que l’on se rappelle que la rivière aux Lièvres traverse au milieu, cette grande zone de bonnes terres et plusieurs pensent qu’avec une dépense d’environ $25,000, elle devient navigable jusqu’à une distance de 100 milles dans l’intérieur. Le colon ambitionne toujours de fixer son habitation près d’une rivière ou d’un lac. Les églises seront placées, autant que les circonstances le permettront, sur les bords d’un beau lac ou d’une rivière. Pour favoriser l’accord de l’Église avec l’État, qui tourne au bien, des deux, les limites de la paroisse seront celles du canton. Deux lots seront achetés pour le soutien de l’établissement religieux, en mettant en ligne de compte les 50 acres accordées par la loi. Une partie des secours donnés au missionnaire sera employée au défrichement de ces terrains dont il percevra le revenu. Il sera de son honneur et de son devoir de pratiquer une bonne culture et pour son profit et pour l’exemple de ses paroissiens. Nous favoriserons également et graduellement les établissements au nord du diocèse, jusqu’à la Mattawin. C’est alors que les sacrifices de M. Brassard seront couronnés d’un plein succès. Quel héroïsme dans cet excellent prêtre déjà très avancé en âge, qui se dépouille de tout pour faire avancer la colonisation !

Il est bon d’ajouter que le climat de la vallée de l’Ottawa est des plus favorables à l’agriculture parce qu’il est aussi doux que dans le district de Montréal.


QUALITÉS NÉCESSAIRES AUX COLONS.


N’est pas colon qui veut. Pour suivre cette carrière, il faut être courageux, ferme dans ses convictions, robuste et façonné d’avance par une vie dure et pénible aux travaux des champs, ou bien être un artisan dont le métier a toujours exigé un fort exercice corporel. La femme doit être d’une constitution vigoureuse et initiée à tous les secrets de la vie agricole. Sur une terre neuve, la femme vaut l’homme par son travail et son industrie.

Nous sommes convaincu que grand nombre d’ouvriers et de journaliers