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Duncaster. — Ce canton se développe avec rapidité et possède encore de bonnes terres, en particulier sur la rivière Dufresne. La présence du curé, la chapelle, la cloche, les excellents moulins du Rev. M. Ancé, réparés ou faits à neuf sont autant de moyens qui favorisent l’établissement de Ste. Lucie. C’est M. H. Mathe de St. Jérôme qui a construit ces moulins. On ne peut trop louer M. Mathe de ses talents et de son génie de mécanicien et de constructeur de moulins, quand on examine les ouvrages de ce genre qu’il exécute avec autant d’économie que d’habileté. Tous les propriétaires de moulins sans exception, publient les qualités supérieures de cet excellent ouvrier. Malle hebdomadaire. Distance de Ste. Marguerite, 9 milles.

Chilton ou Notre Dame de la Merci. — Le nord de ce canton surtout à partir du 7ème rang est favorable à la culture. Sur la rivière Dufresne et près du lac Ouareau, on rencontre une excellente et belle région de bonnes terres. L’église est située aux Nos 16 et 17 du 6ème rang, près d’un pouvoir d’eau que forme la rivière Dufresne. Cette nouvelle paroisse portera le nom de Notre Dame de la Merci. Elle est toute arpentée et un chemin la traverse dans toute sa longueur. Elle n’est distante de St. Lin que de 30 milles.

Lussier ou St. Donat. — C’est l’œuvre de M. l’abbé Coutu et de ses frères qui poussent vers le Nord la colonisation avec vigueur. Ils unissent l’exemple aux paroles. Dans cette paroisse, de près de 100 familles, on se prépare à construire une église, la chapelle existante étant déjà trop petite pour la population. On y remarque un moulin à farine et à scie. L’église est située en face du beau lac Archambault. Les meilleures terres sont encore à prendre. Cette paroisse est toute arpentée. Le Rév. M. Coutu donne tous les renseignements désirables. La poste s’y rend une fois par semaine ; on y arrive par St. Jérôme ou St. Lin.

St. Donat est à proximité des belles terres que l’on remarque à la tête ; de la rivière l’Assomption, des rivières Cyprès, Pembina et du beau et grand lac Bourget où une place d’église sera fixée.

Distance de St. Lin à St. Donat, 50 milles.

Il est malheureux qu’on se laisse effrayer par l’entrée des Laurentides, qui est rocheuse. Cependant, le plus difficile est fait puisque toutes ces terres sont occupées et jouissent d’une organisation religieuse, municipale et scolaire. C’est dans l’intérieur que se trouvent les grandes régions de belles et bonnes terres : l’explorateur intelligent, en les parcourant, regrette toujours qu’elles soient connues si tard. Montréal peut se vanter à bon droit d’avoir en arrière son lac St. Jean.

La vallée de la Mantawa contient au-delà de 500,000 acres d’excellente terre. Quand bien même on n’y trouverait pas toujours du bois franc, ne sait-on pas que les terres supérieures du lac St. Jean ne poussent en général que le bois mou et elles n’en sont pas moins bonnes pour cela.

Ce terrain est silico argileux calcaire, et par sa nature, il doit être très fertile. L’expérience le prouve chaque année, et c’est un proverbe dans le Nord que de désigner les bonnes terres par ces mots : c’est de la bonne terre, « car c’est de la terre de montagne. »

Il n’y a aucun doute que le climat est favorable à l’agriculture. Pour s’en convaincre, il faut savoir que tous ces cantons sont au-dessous de la latitude de Québec et beaucoup plus à l’ouest.