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peuple et j’espère les répandre avec plus d’efficacité si le gouvernement le désire, par l’encouragement des cercles agricoles, et le meilleur fonctionnement des Sociétés d’agriculture, par des conférences sur la bonne culture, par l’amélioration de nos écoles, par une plus grande diffusion du Journal de l’Agriculture, par la création d’une station expérimentale et laboratoire de chimie agricole, et, parmi les cultivateurs, d’une classe d’honneur qui sera comme le sénat de l’agriculture.

Je compte aussi sur le bon exemple des fermes d’Oka et d’Arundel. Ce sont les mêmes hommes qui ont créé en France, à Belle-Fontaine, à St-Laurent sur Sèvres, ces célèbres métairies que tout le monde admire. Pourquoi ces religieux n’auraient-ils pas les mêmes succès ici qu’en France ? Ne serait-il pas à propos de les répandre avec le temps et les circonstances dans les différentes parties de la province ? On peut en dire autant de la ferme des sourds-muets, près de Montréal, que le Conseil d’agriculture a recommandée d’une manière particulière à l’attention du gouvernement.

À mon avis, l’amélioration agricole la plus importante, par ses conséquences immédiates, qui ait été accomplie dans la province de Québec est l’établissement des beurreries et des fromageries, au nombre d’environ 672. On compte plus de beurreries, dit-on, dans notre province que dans Ontario. C’est un bon point en notre faveur. Quand on pense qu’une vache ordinaire, avec des soins ordinaires, donne un revenu annuel de $25, en beurre, ou fromage et viande, un mouton, $3 à $4.