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Toute nation qui fait de l’agriculture sa principale occupation conserve toujours un degré de vitalité et de santé qui lui assure l’avenir.

L’ouvrier peut gagner parfois plus d’argent que le cultivateur, mais la constitution du premier se détériore au travail délétère des fabriques et l’affaiblissement de ses descendants qui suivent la même carrière ne fait que progresser de générations en générations et entraîner les maux lamentables qui sont la plaie des pays manufacturiers.

Il est donc du devoir du gouvernement, puisque ses domaines agricoles sont immenses, de favoriser l’agriculture par tous les moyens à sa disposition et de pousser fortement vers cet état paisible et moralisateur, heureux et libre, les sujets qui sont placés sous sa juridiction, en se rappelant que la conquête du monde fut l’apanage des soldats agriculteurs, les Romains.

Pour rendre, cette profession attrayante, il faut la rendre payante et faire connaître tous les secrets de l’art agricole sous toutes ses formes.

Divers moyens sont suggérés qui sont excellents, qui tendent tous au même but et que l’on doit favoriser graduellement, suivant les temps, les lieux, les circonstances, les habitudes des gens et les ressources du gouvernement.

Il est certain que l’agriculture a fait de grands progrès dans la province de Québec sous l’impulsion du Conseil de l’agriculture qui sans cesse doit perfectionner et multiplier ses moyens d’action,