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I.

AGRICULTURE


La province de Québec est essentiellement agricole. La plus grande partie de sa population se livre à cette noble profession qui fait les races fortes et viriles. Tout l’y invite : les traditions de ses pères, les belles plaines du Saint-Laurent, de l’Ottawa, du Richelieu, les vastes territoires des cantons du Nord et du Sud si magnifiquement arrosés et si fertiles.

Les innombrables pouvoirs hydrauliques de cette province, ses richesses minières et forestières, sa proximité des ports maritimes pour y diriger facilement ses produits par les chemins de fer et la grande voie fluviale du Saint-Laurent, à nulle autre pareille dans le monde, lui donnent des avantages inappréciables. Elle est donc admirablement située pour que l’agriculture et l’industrie s’unissent afin d’alimenter ses marchés locaux et étrangers et de résoudre le grand problème de la force unie à la richesse. Elle occupe aussi une position stratégique dans la confédération et devient, de ce fait, un pivot essentiel dans la grande machine gouvernementale. On ne peut donc y toucher imprudemment ou l’affaiblir sans mettre en danger toute l’économie sociale de la Puissance.