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à maturité dix à quinze jours plus tôt qu’aucune autre variété de blé maintenant en culture dans les provinces de l’Est, aussi bien que dans les provinces de l’Ouest. On nous a dit que le rendement du Ladoga a été de vingt à trente pour un.


ESSAIS DES SEMENCES


La station d’Ottawa s’est aussi occupée de la qualité, de la pureté et de la valeur germinative des grains de semence.

C’est un fait reconnu que les graines de toute espèce, sous l’effet de causes qui se présentent souvent — excès d’humidité ou de sécheresse, chaleur excessive, gelée, fermentation en tas, etc., etc., — perdent leur faculté germinative et deviennent par là même de nulle valeur comme semences.

Il y a à ce sujet de grands services à rendre aux cultivateurs. Les épreuves devraient être aussi multipliées que possible. Il serait à désirer que dans chaque paroisse, dans chaque coin d’une paroisse, présentant des sols différents, on pût prélever des échantillons de grains de semence et en faire l’épreuve. Les bons blés de la Province d’Ontario ont une proportion de vitalité de quatre vingt seize pour cent. Mais il arrive que cette proportion dans un blé, d’ailleurs parfait à l’œil, descend jusqu’au-dessous de quarante pour cent. Le cultivateur qui sèmerait de confiance ce dernier blé subirait dans sa récolte, une perte d’au moins quarante cinq pour cent ; ceci mérite considération.

La station d’Ottawa a fait en 1887, 187 épreuves, dont 37 de blé, 17 d’orge, 14 d’avoine, 4 de pois…

Le pouvoir germinatif, — s’il est permis de tirer une conclusion de ce nombre restreint d’épreuves — s’est élevé, pour les Provinces de l’Est, à 92 % pour le blé, 73 % pour l’orge, 65 % pour l’avoine, 78 % pour les pois, 86 % pour le maïs.

L’épreuve se fait en double : dans un germoir et dans le sol. Le germoir consiste en une caisse métallique à moitié remplie d’eau. Une longue toile, présentant plusieurs replis parallèles appuyés sur des tiges de fer galvanisé, plonge dans l’eau par ses extrémités. L’eau monte par capillarité et maintient humide la toile toute entière. Les semences sont déposées dans les replis et le tout est tenu à une douce température.

Au bout de quelques jours, on compte les grains germés et les grains non germés, et l’on établit par là même une proportion de vitalité. Pour la seconde épreuve on met dans le sable humide cent autres grains de cette même semence ; le décompte se fait lorsque les tiges ont atteint une hauteur de cinq