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Le jardin d’expériences est, pour le moment, la partie la plus complète de l’établissement. C’est là qu’ont été faites les quelques expériences entreprises jusqu’aujourd’hui. Dans ce but, le directeur s’est mis en correspondance avec les autorités des collèges d’agriculture et des jardins publics de l’Angleterre, de la Russie, du Japon et des États-Unis. Il s’est procuré à grand frais des collections de céréales, — blé, orge, avoine, seigle, — des graines pour les prairies et pour les pâturages, des plantes fourragères indigènes de l’Ouest canadien, des variétés de pommes de terre, des arbres fruitiers, des vignes, des essences forestières, etc., etc.

Ces diverses semences ont été mises en terre soigneusement dans des parcelles séparées. L’avenir dira bientôt, nous l’espérons, quelle a été l’influence du climat et du sol d’Ottawa sur chacune de ces plantes exotiques et quelle est leur valeur comparative.

Dans une petite salle d’exposition, formant comme le magasin de la ferme, la Commission remarque et examine avec soin une collection de grains de blé provenant, pour la plus grande partie, du Nord-Ouest, de Manitoba et des Provinces maritimes.

L’année dernière, suivant les instructions du ministre de l’agriculture, on fit venir du nord de la Russie, un blé du printemps, le Ladoga, mûrissant sous la latitude 56.

Des échantillons de ce blé furent envoyés aux fermiers des provinces précitées, et ce sont les produits de ces échantillons que nous avons sous les yeux.

Plusieurs de ces grains sont évidemment inférieurs à l’original. Les uns sont petits et brunis, d’autres jaunes-pâles et assez remplis, un plus grand nombre rouges et d’apparence magnifique. Un membre de la Commission fait la remarque que quelques-uns sont trop nourris, gonflés, et qu’il ne les sèmerait pas avec confiance. L’aspect général de ces produits, bien que très satisfaisant, n’indique pas une supériorité marquée sur le Red fife.

En somme, on constate que, en regard de l’original, plusieurs échantillons sont chétifs et que, admettant la maturité hâtive de ce blé, il faudra faire une étude approfondie des sols qui lui conviennent afin de pouvoir compenser jusqu’à un certain point, ce qu’il paraît avoir perdu en vigueur et en beauté, dans ce passage brusque d’un climat à un autre. Le prochain bulletin doit contenir le relevé de toutes les circonstances qui ont accompagné la semence, le développement et la maturité de ce grain. On espère constater qu’il peut arriver