Page:Labarthe - Voyage au Sénégal pendant les années 1784 et 1785, 1802.djvu/175

Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’il aimait mieux un bœuf qu’un esclave, parce qu’il fallait nourrir l’un, et que l’on se nourrissait de l’autre.

M. Delajaille ne pouvant se permettre des dépenses aussi excessives, ne balança plus ; il se décida à remonter au nord et à chercher les îles du cap Verd. Il n’y eut pas jusqu’au moribond qui tenait faiblement à la vie, qui ne sourît en apprenant la nouvelle route ordonnée. Nous fûmes longtemps contrariés par les vents d’ouest, qui nous retinrent sur la côte, et par les orages qui, chaque jour, nous faisaient faire des routes obliques et désavantageuses.

Les vents d’ouest forcèrent M. Delajaille de changer son projet de relâche aux îles du cap Verd ; nous fîmes route pour Gorée, et dans le trajet nous rencontrâmes la corvette la Blonde, qui remontait de Gambia. Nous fûmes ensemble à Joal, où nous traitâmes d’assez beaux bœufs à bon marché. Nous