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Seveste fut amputé doux jours après. Une grande prostration suivit l’opération. « Febvre et Prudhon, dit Éd. Thierry, veulent serrer la main de leur camarade, mais il dormait d’un profond sommeil. » Il était dans le même état d’abattement et de somnolence quand le général Schmitz vint, lui-même, lui porter la croix de la Légion d’honneur ; il la remit à sa sœur, jeune élève du Conservatoire.

Seveste mourut le 30 janvier. Ses obsèques eurent lieu le lendemain, en présence d’une foule énorme évaluée à plus de 2.000 personnes. Édouard Thierry, au milieu de l’émotion générale, fut, au cimetière, l’interprète de tous, pour pleurer ce jeune héros mort en pleine jeunesse, pour regretter la fin si prématurée de cette carrière riche de promesses pour l’art dramatique[1].


  1. Jules-Didier Seveste, né à Paris le 24 octobre 1846, fils de Seveste (Édmond), directeur du Théâtre-Français, après 1848, et de l’Opéra National, qui devint le Théâtre-Lyrique. Il était élève de Régnier, et premier prix du Conservatoire. Il avait commencé par jouer les rôles comiques, mais il se sentit attiré peu à peu vers la tragédie.