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plus terrible, en présence d’une véritable recrudescence du bombardement, qu’a lieu l’anniversaire de Molière. On joue le Dépit amoureux et Amphithryon ; Coquelin aîné dit un à-propos de Gondinet : À Molière[1]. « On a joué le Dépit, écrit Ed. Thierry, dans un décor composé de la loggia d’Amphitryon et du rideau de fond qui sert au dernier acte du Mariage de Figaro. Le morceau de fromage a eu un succès de circonstance : tout le monde a poussé une

  1. Nous reproduisons la fin de la poésie de Gondinet, que nous avons retrouvée dans les journaux de l’époque :

    . . . . . . . . . . . . . . . .

    . . . . . . . . . . . . . . . .

    En quel temps serions-nous plus jaloux de nos gloires ?
    Il semble que jamais ton nom n’avait jeté
    Tant d’éclat, ô poète, et leurs sombres victoires
    Nous font plus grande encor ton immortalité.

    Mais ce n’est plus Paris, souriant et sceptique,
    Qui va fêter Agnès, Alceste et Scapin, non !
    C’est Paris prisonnier, blessé, meurtri, stoïque,
    Qui fête leur génie au bruit de leurs canons.

    En s’élevant vers toi, l’âme se rassérène !
    Jamais l’esprit français n’a résonné si fort.
    Et dans le doux pays où ton rêve nous mène,
    Nous nous sentons plus loin de ces hordes du Nord.