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tragiques auxquels on assiste, réaliser quelques recettes. L’Ambigu reprend les Paysans lorrains. Le théâtre Beaumarchais affiche les Amis de la République, sept longs actes de Duprez et Moléri. Les fidèles du mélodrame répondent à cet appel et sont plus nombreux et plus assidus que le public plus éclectique qui déserte la Comédie-Française.

Néanmoins, malgré le service des avant-postes, qui appelle constamment les artistes, malgré l’ambulance du théâtre, où les dames sociétaires et pensionnaires veillent jour et nuit, à tour de rôle, au chevet des blessés, les représentations se poursuivent au Français avec une admirable persévérance. Le 1er janvier, on donne le Misanthrope et le Malade imaginaire ; Coquelin dit, avec beaucoup d’émotion, une poésie d’Eug. Manuel, Bon jour ! Bon an ! Le personnel du théâtre a été cependant douloureusement ému, en cette première journée de l’année, par la mort d’Ancessy, le chef d’orchestre de la Comédie.

C’est au moment où la canonnade devient le