Page:Labarthe - Le Théâtre pendant les jours du Siège et de la Commune, 1910.djvu/94

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

présence des inoubliables tristesses auxquelles on assistait, devait cependant prendre fin avant que ne se fussent écoulés les derniers jours de « l’année terrible ». Le 17 décembre, la Comédie-Française commençait une série de représentations, des pièces classiques avec des intermèdes de circonstance, sans lesquels aucun spectacle n’était alors possible : la Lettre du Mobile breton, de F. Coppée ; la Colère d’un Franc-Tireur, de Catulle Mendès : des poésies de Manuel…

Les recettes sont moins mauvaises que dans les premiers jours de la guerre ; on réalise une moyenne de 1.000 à 1.200 francs.

Le 22 décembre, on ne néglige pas de célébrer l’anniversaire de Racine, on joue Esther et les Plaideurs. La salle est, malheureusement, à moitié vide, c’est le lendemain du Bourget !

Mais, si nos sanglantes défaites apportent le deuil dans Paris, si les souffrances du siège sont tous les jours plus vives, la détresse du personnel des théâtres n’en est que plus grande. Il faut vivre ; il faut, malgré l’obsession des événements