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deux neveux, engagés dans les turcos, tués à Reichshoffen.

Les trois fils de M. Duvernoy, professeur au Conservatoire, partent pour l’armée.

Il faudrait de longues pages pour continuer les citations, pour parler de tous les artistes dramatiques, de tous les musiciens qui montrèrent leur courage ou trouvèrent la mort sur les champs de bataille. Terminons cette évocation par une touchante anecdote.

Le soir de Forbach, une femme qui, depuis le début de la guerre, suivait les ambulances, parcourait le champ de bataille en prodiguant ses soins aux blessés. Attirée par des gémissements, elle trouvait un jeune sous-officier qui, agonisant, avait à peine la force de la prier de faire parvenir à sa famille un médaillon qu’il portait. Cette femme était Rosine Stolz, devenue comtesse de Ketschendorff. Aussitôt après la guerre, elle adressait à la famille du sous-officier, qu’elle savait pauvre, le médaillon auquel elle avait ajouté un billet de mille francs.