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Bouffes, à Cluny, ainsi que dans les théâtres de quartier. On y applaudit Darcier qui chante, en uniforme de vieux sergent, au Gymnase, les Souvenirs d’un vieux grognard, la Première bataille, la Gauloise ; Melchissédec dans un chant patriotique de Léo Delibes, Serrons les rangs ; Pradeau, Blaisot et Mme Dunoyer dans un à-propos, Après la guerre, déjà cité.

Quant aux représentations ordinaires de ces soirées enfiévrées d’août 1870, elles furent données devant les salles que la recrudescence de nos défaites dégarnissait progressivement.

L’Opéra, que les abonnés ont déserté, essaie en vain de lutter contre l’indifférence du public ; La Muette, qu’intercalent à de rares intervalles le Freyschütz et Coppélia, est représentée onze fois presque consécutivement ; mais malgré la Marseillaise, chantée chaque soir et qui tourne à l’obsession, l’enthousiasme de la soirée mémorable du 20 juillet a fait place à l’appréhension et même au découragement.

On joue, le 22 août, l’opéra d’Auber ; les portes