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lequel il a toujours vécu, n’est plus accessible aux nobles sentiments.

Il n’a d’autres ambitions que les gloires de bas étage du cirque et, en face d’une telle déchéance, sa mère n’hésite pas à le percer d’un glaive et à se frapper elle-même.

C’est Taillade, le comédien lettré, « grandi par la familiarité de Shakspeare »[1], qui avait fait la traduction en vers de ce curieux ouvrage. « M. Taillade, écrivait Théodore de Banville dans son feuilleton du 8 août, a traduit la pièce de Halm en vers qui n’ont pas été forgés à l’enclume de la Légende des siècles, mais qui ont suffi à l’auteur comédien pour nous permettre de connaître le personnage de Thumelicus, âpre, énergique, farouche, inconscient, sorte de bête fauve bonne pour la bataille, le sauvage amour et les coups de fouet. Il a très bien exprimé cette nuit faite sur la conscience, cette ignorance de la patrie et de la cité

  1. Th. Gautier, Journal Officiel, août 1870.