Page:Labarthe - Le Théâtre pendant les jours du Siège et de la Commune, 1910.djvu/33

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

scène de J. Cohen, et l’inévitable Marseillaise, où le succès d’Agar fut indescriptible, clôturaient la représentation.

Mais déjà, dans la soirée, des rumeurs de défaite commençaient à prendre consistance. Le fol enthousiasme de la journée faisait place à l’inquiétude, puis au plus morne abattement, quand il ne fut plus possible de se faire illusion.

La nouvelle du premier de nos grands désastres que devaient suivre, coup sur coup, les dépêches annonçant nos revers successifs, arrêta l’allégresse générale en même temps qu’elle détourna le public du chemin des théâtres. Seuls, les cafés-concerts où se retrouvait la vie bruyante du boulevard, où les chants patriotiques retentissaient encore malgré l’amertume de la défaite, étaient encore dans une situation prospère.

D’ailleurs, beaucoup d’artistes se trouvaient appelés sous les drapeaux. Le départ pour l’armée de l’élément jeune du personnel des théâtres allait contribuer à leur déroute, et Albéric Second écrivait dans l’Entr’acte : « Un certain