Page:Labarthe - Le Théâtre pendant les jours du Siège et de la Commune, 1910.djvu/23

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

racontés. Les frères Margueritte, entre autres, au premier chapitre du Désastre, ont rappelé cette scène inoubliable, mais le feuilleton de Th. Gautier, encore sous l’impression toute récente qu’il vient de ressentir, est encore à citer.

Il se souvient d’un mélodrame, les Lions de Mysore, joué vers 1830 à la Porte-Saint-Martin. Le public, au lieu de s’intéresser à la pièce, ne pensait qu’à l’exhibition des fauves et criait, dès le premier acte : « Les lions ! Les lions ! » C’était un état d’esprit d’une certaine analogie qui animait les spectateurs « gantés de blanc » de l’Opéra. La musique d’Auber, le ballet même, la grande attraction pour les snobs de l’époque, les laissaient indifférents, « La Marseillaise ! La Marseillaise ! » criait-on à chaque instant. « Enfin au moment où Masaniello lève l’étendard de la révolte, où le tocsin sonne, Marie Sasse apparaît vêtue d’une tunique pailletée d’or ; une tempête d’applaudissements l’empêche, pendant plus de cinq minutes, de commencer.