Page:Labarthe - Le Théâtre pendant les jours du Siège et de la Commune, 1910.djvu/21

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sant que son entrée, et la salle frémissait d’épouvante avant que l’actrice eût proféré une seule des puissantes paroles. Ce masque d’une livide pâleur, ce regard plein de souffrance et de révolte luisant dans une orbite sanglante, les sourcils tordus en serpent, ces lèvres aux coins abaissés ont produit un effet fulgurant… Elle ne chantait pas, elle ne récitait pas, c’était une espèce de déclamation dans le goût des mélopées antiques… une musique étrange, mystérieuse, échappant aux notes du compositeur, qui ressemble au chant de Rouget de L’Isle et qui, cependant, ne le reproduit pas. »

. . . . . . . . . . . . . . .

« Si Mlle Rachel avait l’air d’une Némésis vengeresse, Mlle Agar ressemble à une victoire ouvrant ses ailes d’or. Elle ne chante pas précisément la Marseillaise, mais elle mêle d’une façon très habile le chant à la récitation, et l’effet qu’elle produit est très grand. C’était certes une entreprise hardie que de déclamer