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vie réelle devenait plus passionnante que l’illusion du théâtre. Dès le second acte, avec plus de discrétion sans doute qu’au café-concert, mais néanmoins avec insistance, le public demanda la Marseillaise. Aucun artiste ne se trouvait prêt à chanter ou déclamer l’hymne national, les spectateurs durent se contenter de l’exécution par l’orchestre, dirigé par Ancessy. (Il y avait encore un orchestre à la Comédie-Française !)

Deux jours après, Agar déclamait la Marseillaise au milieu d’un enthousiasme indescriptible.

Théophile Gautier, dans son feuilleton du Journal officiel, rappelait la mémorable interprétation de Rachel en 1848 et appréciait la diction toute personnelle d’Agar.

À une représentation d’Horace, le 20 mars 1848, le public ayant demandé la Marseillaise, Rachel avait paru : « Droite et fière dans sa tunique blanche, elle s’est avancée jusqu’à la rampe d’un pas lent et majestueux. Nous n’avons vu rien de plus terrible et de plus saisis-