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La guerre fut officiellement déclarée le 18 juillet, mais, dès les premiers jours du mois, les menaces d’un conflit imminent prenaient de plus en plus consistance ; l’effervescence était grande et les salles de spectacle devaient refléter l’état d’âme de Paris comme celui de la France entière. Les cafés-concerts donnèrent les premiers cette impression. Le public demanda à grands cris la Marseillaise, la Marseillaise dont l’exécution était interdite sous le second Empire, où elle gardait des allures de chant séditieux ; comme tout cela semble lointain ! Le programme fut dès lors absorbé par l’audition de chants patriotiques : Chant du Départ, Chant des Girondins, Rhin allemand[1]

Certes, le souvenir de nos défaites nous fait considérer d’un œil quelque peu sceptique ces

  1. Voici du reste quel était l’unique programme de chaque soir à l’Alcazar :

    La Marseillaise, Le Rhin Allemand, Les Girondins, Le Réveil du lion, Les Prussiens, À nous le Rhin, Nos ennemis, La Française, La 32e demi-brigade, Le bataillon de la Moselle, À la Frontière, Vive la France, La Garde mobile.