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que l’orchestre jouait, en sourdine, les motifs du maître disparu. La muse légère et gracieuse d’Haydée, du Philtre et de la Sirène revêtait une impression de tristesse. C’était comme le glas de toute une époque élégante et frivole qui avait disparu, comme devait tomber dans l’oubli cette musique aux mélodies faciles qui la caractérisait.

Le 12 juillet, eut lieu la réouverture de l’Opéra. Comme hommage à la mémoire d’Auber, malgré les amères désillusions que rappelait la soirée fameuse, au début de la guerre, dont c’était presque l’anniversaire, on reprit la Muette. Les artistes vinrent, entre le deuxième et le troisième acte, couronner le buste d’Auber.

Ce ne fut que le 12 septembre que le Théâtre-Lyrique rouvrit ses portes pour la première représentation d’un opéra-comique bien oublié aujourd’hui, Ne touchez pas à la reine, de Boisselot.

Avec l’hiver, la saison théâtrale retrouva son intensité. Le temps jetait, peu à peu, son voile