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comédiennes de se résigner aux rôles burlesques, aux types à la Daumier qu’elle joua aux Bouffes, à la Gaîté et au Châtelet.

C’est dans cette atmosphère de deuil, de regrets et d’unanimes tristesses que s’écoulaient les dernières semaines du printemps de 1871. Et, cependant, directeurs, artistes et employés des théâtres faisaient tous leurs efforts pour mettre fin à un chômage pénible que les événements leur avaient imposé. Si une partie de la maison de Molière était à Londres, si Faure, Marie Sass, Belval, Gapoul étaient à Bruxelles, à Saint-Pétersbourg ou à New-York, beaucoup, moins fortunés, n’avaient pas quitté Paris ou avaient, tout au plus, fait, en province, une saison éphémère et peu lucrative.

Le 15 juin, les affiches commençaient à reparaître peu à peu. La Comédie-Française donnait l’Aventurière, avec Coquelin cadet dans le rôle d’Annibal ; le Gymnase reprenait Froufrou ; le Châtelet annonçait le Courrier de Lyon. On jouait Gavault, Minard et Cie au Palais-Royal ; l’Ange de