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Dans les tout derniers jours de la Commune, le gouvernement ayant manifesté l’intention de fermer l’Eldorado pour y installer des services publics, Renard, alors directeur, se vit obligé

    ne sévira pas tout d’abord. La chanson qui évoquera le souvenir de nos défaites aura primitivement une allure de satire bon enfant, d’un caractère bien français. Pacra chante, par exemple, en octobre 1872, Les Pendules, de Roussel de Méry :

    S’il vous plaît, messieurs, s’il vous plaît,
    Puisque je fais votre rencontre,
    Dites-moi donc l’heure qu’il est,
    Certain voleur m’a pris ma montre !
    Chacun me dit : C’est un Prussien !
    Pauvre Jocrisse que vous êtes,
    Pour moi, Messieurs, n’en croyez rien,
    Non, les Prussiens sont trop honnêtes.

    Le voleur ne se contente pas de la montre ; la pendule du salon, le coucou du vestibule, l’horloge du village et jusqu’au cadran solaire qui a dû cependant être bien lourd à enlever du jardin, il a tout emporté !

    Si le soleil était moins haut,
    Il l’aurait pris avec la lune !
    .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .
    C’est donc aux Prussiens désormais
    Qu’il nous faudra demander l’heure,
    Je vous promets qu’ils la diront.
    Quant aux pendules, leurs conquêtes,
    Soyez certains qu’ils les rendront,
    Tous les Prussiens sont si honnêtes !

    D’autres fois, ce sont les républicains, dont les convictions