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Malgré le trouble des journées révolutionnaires, en dépit de recettes lamentables, quelques théâtres étaient restés ouverts. Le Gymnase donnait Fernande, les Idées de Madame Aubray, le Collier de Perles, le Monde où l’on s’amuse ; la Gaîté, la Grâce de Dieu ; le Châtelet, le Courrier de Lyon.

Les cafés-concerts, depuis l’armistice, n’avaient guère fermé leurs portes. L’Eldorado, l’Alcazar, la Pépinière et Ba-ta-clan tenaient bravement tête à l’agitation révolutionnaire. Le répertoire n’avait pas changé, la vie était trop angoissée pour favoriser l’éclosion de chansons nouvelles.

Il n’y a pas encore d’allusions politiques ; ni les hommes de la Défense Nationale, ni les agitateurs de l’Hôtel de Ville ne se voient encensés ou ridiculisés, l’heure est trop grave, même en France « où tout finit par des chansons[1] ».

  1. Ce n’est que plus tard, pendant l’hiver de 1872 et encore plus les années suivantes, que les malheurs de la guerre fourniront aux auteurs de romances un thème inépuisable qui tournera vite à l’obsession. Chose curieuse, ce chauvinisme sentimental auquel nous faisons allusion