Page:Labarthe - Le Théâtre pendant les jours du Siège et de la Commune, 1910.djvu/130

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

maures, d’un orientalisme réel sans doute, mais quelque peu dépourvues de charme et d’intérêt. Fils d’un réfugié espagnol, esprit mystique et exalté, il avait adopté avec un naïf enthousiasme les idées révolutionnaires. Il était l’un des signataires de l’affiche du 6 janvier qui se terminait ainsi : « La politique, la stratégie, l’administration des hommes du 4 septembre continuées de l’empire sont jugées ! Place au peuple ! Place à la Commune ! »

Ce fut une étrange destinée que celle de ce rêveur qui passa une grande partie de sa vie dans ce petit cénacle intime et éclectique qu’était la société d’Alger sous le second empire. Il y avait, maintes fois, manifesté le désir que l’on jouât à ses obsèques l’andante du second quintette de Beethoven. Cette volonté de mélomane sentimental ne devait pas être exaucée. Ce ne fut pas la phrase émue de Beethoven, que ses amis d’Alger appelèrent en souvenir l’Enterrement de Salvador, qui accompagna la mort du malheureux musicien, mais les détonations brutales de