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nait le coup de grâce à la prospérité financière de la société. Qu’allait-il advenir ? La Comédie-Française allait-elle subir la honte d’une faillite ? Pouvait-on songer à emprunter ? Et qui, à une époque aussi tourmentée, pouvait être susceptible de fournir des capitaux ? À quel taux d’ailleurs ? Il n’y fallait pas songer, et grande était l’anxiété des sociétaires quand Got fit une proposition qui devait être le salut.

Il fallait quitter Paris et donner des représentations à l’étranger pour sauver la situation matérielle de la compagnie. L’idée était excellente, puisqu’elle devait brillamment réussir. On décida d’aller à Londres. Mais comment allait-on quitter Paris ? Le gouvernement de la Commune allait-il le tolérer ?

La combinaison suivante fut adoptée : diviser la troupe en deux fractions : la première, la plus importante, irait en Angleterre ; l’autre resterait à Paris et assurerait, coûte que coûte, le service du théâtre, pour ne pas déplaire au gouvernement.