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« Le Chant de la Paix »

celui qui vient d’ensanglanter la France que tous, sans exception, comprennent la sagesse de cette maxime. L’homme en nourrissant dans son cœur l’orgueil insensé qui le pousse à dominer de sa puissance imaginaire, on sait où le conduira cette passion…

À quoi bon se livrer aveuglément à sa tyrannie puisque l’orgueil promet en vain le bonheur. Vraiment celui-là même qui serait devenu empereur de tout l’univers, n’aurait pas encore trouvé la tranquillité qu’il cherchait, puisque la mort, puissance invincible, sera toujours là pour lui rappeler sa faiblesse et lui montrer le néant des choses d’ici-bas… Une voix en ce moment semble me dire que ce drame navrant qui a précédé le triomphe de la France, servira un jour à démontrer aux nations quels avantages il y a pour le bonheur, de l’humanité de mettre en pratique l’exemple qu’elles auront sous les yeux.

Avant de vous quitter pour rejoindre mon régiment qui s’inquiète certainement de mon absence, laissez-moi vous remercier pour ce que vous avez fait en faveur de cette jeune fille… Votre inspiration ne vous a pas trompé ; vous avez accompli un acte des plus héroïques. Chassez de votre cœur le remords, ayez pleine confiance en l’avenir…

Puis Jean Desgrives aussitôt disparut pour rejoindre ses soldats et reprendre, mais avec un cœur rempli de tristesse, sa marche triomphale dans les rues de Paris.



CHAPITRE XVII

VINGT ANS PLUS TARD. L’HOMME MYSTÉRIEUX.


Les vingt années qui se sont écoulées n’ont rien changé de l’aspect du château de la Roche-Brune. Nous retrouvons encore les arbres gigantesques, le jardins merveilleux ; seuls ceux qui l’habitent semblent avoir subi un peu l’atteinte du temps. Les rayons du