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« Le Chant de la Paix »

déjà frôlé de son aile, inspira en cet instant suprême une profond pitié. Appuyée à une muraille de pierre face aux soldats et à la foule, Rita, un instant, détacha son regard du petit Christ d’ivoire qui avait ranimé sa force et son courage, regarda tristement ces gens affolés qui l’entouraient et des larmes brûlantes coulèrent sur ses Joues pâlies… Feu !, cria, d’une voix puissante, le soldat chargé de l’exécution ! Au même instant, une détonation retentit ! Le corps de Rita, comme un faible roseau, s’abattit sur le sol. L’ange de la mort venait de terrasser le sauveur de la France.



CHAPITRE XVI

LA PAIX, LE RETOUR TRIOMPHAL DE
JEAN DESGRIVES


La paix, comme par magie, avait séché les larmes. Une joie délirante s’empara du peuple de France lorsqu’il apprit que l’ennemi épuisé, à bout de force, ne pouvait plus soutenir la lutte. C’était la victoire !

Sous l’effet de ce bonheur, des foules immenses déferlaient dans les rues de Paris, des cris, des chars montaient de partout. L’on aurait dit à cet instant suprême que les âmes mêmes de ceux qui étaient tombées face à l’ennemi, participaient également à la joie du peuple ! Cette animation joyeuse redoubla encore d’intensité à l’arrivée de Jean Desgrives et de ses soldats qui triomphalement revenaient dans la capitale de France.

La mort avait fait dans sa puissante armée de larges brèches ! Bien cher avait été payé le succès remporté, ce succès qui provoquait aujourd’hui ce triomphe national ! Mais n’était-ce pas pour sauver la patrie que ces braves soldats avaient versé leur sang.

Il était juste que le peuple laissât éclater sa joie en cette circonstance. C’était là le meilleur moyen