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Roman illustré du « Soleil »
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teau de la Roche-Brune. La baronne de Castel en fut témoin. Présentant quelque chose de terrible, le cœur étreint d’une profonde inquiétude, elle avança alors sur la terrasse du château. Jean Desgrlve» qui venait de l’apercevoir ramassa la dépêche qu’il avait laissé tomber, puis, prestement il se dirigea vers elle, suivi des soldats qui l’escortaient.

— Lucia, murmura-t-il, profondément ému, quelque chose de stupéfiant vient de se passer. D’ailleurs, il vous sera facile de vous en convaincre, en prenant connaissance de la dépêche que voici.

— Rapidement, Lucia parcourut le fatal billet. Cruellement atteinte par la révélation qu’il contenait, elle recula d’épouvante.

— Queile odieuse trahison ! je vous prie de croire que je ne suis pas coupable de l’infamie que l’on me reproche.

— Jamais je ne douterai de votre franchise et de votre loyauté. Ce qui m’effraie en ce moment, c’est ce danger qui vous menace.

— Ne craignez rien pour moi, il me sera facile de prouver mon innocence, mais tremblez plutôt pour la France, qui deviendra son propre bourreau en me livrant à ses Juges. Tout cela est un complot infâme monté par l’ennemi, dans le but d’arrêter momentanément cet assaut qui devait les surprendre. Les plans dont ils ont réussi à s’emparer, ne leur ont rien révélé.

Les signes sténographiques qui les composent ne peuvent être déchiffrés que par ceux qui en connaissent les secrets. Comprenez-vous maintenant pourquoi il me faut, à tout prix échapper à cette arrestation ?

— Oui, Je comprends très bien, mais comment parviendrez-vous à réussir ?… La discipline militaire est d’une sévérité si excessive ! Les soldats ont reçu un ordre qu’ils doivent exécuter au prix même de leur vie. Les autorités de France voient en vous le vrai coupa-