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Roman illustré du « Soleil »
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À en juger par la manière dont ceux-ci les accueillirent, il était évident, qu’ils attachaient une grande importance à ces renseignements. Par conséquent lorsqu’ils apprirent que Jean Desgrives, cet homme intrépide s’avançait déjà avec une puissante armée, ils comprirent qu’ils seraient écrasés impitoyablement s’ils ne parvenaient pas à arracher ce puissant chef à ses soldats. L’ordre fut donc donné à ces deux misérables d’arrêter la marche de cette armée. Pour cela un seul moyen leur apparaissait : C’était l’assassinat de Jean Desgrives qu’ils devaient commettre sans se soucier de leur propre vie.

On comprend facilement dans quelie terreur pouvait les plonger ce commandement brutal. Comme le métier d’espion est souvent le fait des lâches, ils eurent vite fait, sous l’effet de la peur, d’échafauder un autre plan qui, tout en promettant les mémés résultats, ne troublait en aucune manière leur sécurité personnelle. Voici ce qu’ils imaginèrent : Les plans qu’ils avaient réussi à dérober à la France ne leur étaient plus d’aucune utilité, ils ne pouvaient en comprendre le mystère. Ils résolurent de les envoyer aux autorités françaises et d’accuser cet homme de trahison, en mentionnant que, pour faciliter ce vol, il avait dévoilé à une jeune fille un passage secret qui lui avait permis de fuir de son cabinet de travail dans lequel celle-ci avait pénétré, malgré la consigne très sevère. Cette déclaration ne manquerait pas de jeter les généraux en chef dans la consternation, mais les plans retournés constitueraient une preuve si convaincante que cela exigerait une enquête immédiate. Alors l’arrestation de Jean Desgrives ne pouvait tarder.

Tout se passa comme ces misérables l’avaient prévu. Il avait suffi d’un temps excessivement court pour exécuter ce traître projet. Bientôt on aperçut dans le lointain un assez fort détachement de soldats qui, mon-