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« Le Chant de la Paix »

se ardente, un être tendrement aimé. Des larmes glissaient sur bien des joues pâlies, et l’on sentait, qu’en ce moment, une puissance plus forte que la volonté de l’homme commandait. Ceux qui avaient oublié Dieu et ses lois, comprenaient qu’ils avaient fait fausse route, et voyaient dans ce fléau, un juste châtiment de leurs erreurs.

Cette grande offensive, tout en laissant prévoir lia fin des hostilités représentait tout de même de tels sacrifices que cela justifiait amplement la terreur que tous éprouvaient à la vue de cette légion d’hommes qui allaient s’engager bientôt dans la lutte sanglante.

Deux hommes, la rage au cœur, assistaient à ces Immenses préparatifs. Pour eux l’heure semblait s’avancer avec une rapidité vertigineuse. Ne comprenant rien de tous les plans dont ils avaient réussi à s’emparer, ces deux espions se voyaient dans l’impossibilité de communiquer les renseignements que déjà depuis assez longtemps, ils auraient dû transmettre au chef de leur armée.

Ce ne fut cependant qu’après avoir cherché toute la nuit, qu’ils abandonnèrent leur tâche, convaincus enfin que les chiffres et tous les signaux qui constituaient ces plans, ne pouvaient être compris que par ceux qui en connaissaient les secrets. Ils s’étaient donc trompés eux-mêmes. Maintenant, cachés dans cette maison mystérieuse où ils s’étaient réfugiés après avoir accompli leur vol, ils pouvaient voir défiler ces régiments qui marchaient, tête haute, au combat. Malgré qu’il leur en coûtait beaucoup, il fallait bien qu’ils se décidassent enfin à communiquer la décevante nouvelle ; retarder davantage ne servait qu’à aggraver la situation, qui était déjà menaçante pour leurs armées. Ils descendirent précipitamment dans les lieux souterrains où se trouvaient les appareils télégraphiques secrets, et se mirent aussitôt en communication directe avec leurs chefs.