Page:Labarre - Le chant de la paix, 19xx.djvu/55

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Roman illustré du « Soleil »
55

également sous les branches. Tout cela rendait encore plus facile l’invasion qu’il projetait pour la nuit puisqu’il ne saurait être vu de personne. Renseigné suffisamment pour pouvoir mener à bonne fin son audacieux projet, il revint sur ses pas. Après avoir refermé soigneusement la porte, il enleva la tige de fer qui en empêchait l’ouverture au dehors, et sûr de pouvoir pénétrer facilement lorsque le moment serait venu, il regagna, en toute hâte, l’appartement qu’il venait de quitter. Là, effaçant toute trace de son passage, il put reprendre son poste, sans que personne ne fut témoin de son escapade. Voilà comment l’ennemi, au moyen de son truc diabolique, réussit à s’emparer des plans de cette bataille qui devait être décisive.


CHAPITRE XIII

LA MARCHE VERS LE SUPRÊME ASSAUT.
L’ARRESTATION DE JEAN DESGRIVES.


Dans les rues de Paris, une légion de soldats s’avançaient, au son des tambours et des trompettes. Malgré l’heure matinale, on pouvait voir tout le long du parcours où défilait cette immense armée, des femmes, des vieillards et des enfants, qui venaient rendre un dernier hommage à tous ces braves cœurs, qui allaient payer de leur sang, peut-être, la paix.

La douleur en cet instant suprême semblait avoir anéanti les distances, qui divisent le peuple. On pouvait voir les riches, les pauvres, les puissants et les faibles se coudoyer, le visage tout empreint d’une tristesse, qui révélait l’angoisse de leur âme. Déjà on entendait le rugissement sourd des canons qui crachaient la mort. Ce bruit qui se répercutait dans le lointain, contribuait à augmenter davantage la souffrance de tous ces gens qui voyaient s’avancer vers cette fournai-