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« Le Chant de la Paix »

puyer assez fortement sur la boiserie, pour que la porte glissât avec une extrême facilité. Tout ceci, en un instant, lui expliquait la fuite inaperçue de la jeune fille. Maintenant il ne lui restait plus qu’à connaitre l’endroit, où aboutissait, ce passage secret et il était plus sûr d’arriver sans difficulté au but qu’il s’était proposé. Ces papiers ne pouvaient disparaître à l’instant même puisqu’il fallait à tout prix que l’on ignorât ce vol. Il lui fallait donc attendre que la nuit fût venue pour tenter le coup décisif. En agissant ainsi il était évident qu’il n’y aurait rien de changé aux plans d’attaque, et échappant par ce moyen à l’étroite surveillance des autorités françaises, il espérait communiquer avec beaucoup plus de sécurité, les renseignements qu’il jugeait indispensables pour la défense de leur armée. Mais pour réussir son projet inique, il lui fallait agir très promptement car l’absence de cet homme pouvait être de très courte durée. S’il était surpris dans ces appartements, c’était sa perte inévitable en même temps que l’anéantissement complet de ses desseins.

Comptant cependant sur le hasard qui l’avait si bien servi une première fois, il s’engagea sans plus d’hesitation dans l’étroit passage qu’il venait de découvrir. Après avoir marché quelques instants dans la plus profonde obscurité, il lui sembla voir briller par une étroite ouverture la lumière du jour. En quelques secondes, il franchit la distance qui le séparait de l’endroit d’où lui était venue cette faible clarté, et il constata avec une joie indicible que c’était bien là l’entrée du passage secret. Après avoir soulevé la solide barre de fer qui seule empêchait l’ouverture de la seconde porte, il put en toute facilité sortir et examiner à loisir les lieux où il se trouvait. Dissimulée sous d’épais branchages, il était impossible d’apercevoir cette porte du dehors ; de plus, le petit sentier qui conduisait à la route principale, disparaissait