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Roman illustré du « Soleil »
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CHAPITRE II

CINQ ANS PLUS TARD


Cinq ans ont passé depuis cet événement. L’enfant recueillie mourante sur la route, maintenant est devenue une jeune fille ravissante, possédant toutes les qualités du cœur et de l’esprit, faisant la Joie et l’orgueil de ceux qui l’ont accueillie, puisque nous retrouvons également en elle une artiste incomparable possédant une voix enchanteresse.

Un jour qu’elle se promenait comme d’habitude en chantant, sous les épais feuillages, dans le jardin du château, quelle ne fut pas sa surprise de voir tomber à ses pieds un magnifique bouquet de fleurs ; le saisissant aussitôt, sa surprise fut encore plus grande, lorsqu’elle vit, attachée à ce bouquet, une petite carte sur laquelle étaient tracés, d’une écriture fine et serrée, mais lisible, ces mots :

— « Mademoiselle, je n’ai jamais pu entrevoir votre personne, ni votre figure que je devine aussi jolie que votre voix, pourtant chaque jour en passant, comme un malfaiteur, je me cache et vous écoute. Votre voix a conquis mon cœur. Recevez mes humbles et respectueux hommages que j’aurais préféré vous transmettre de vive voix. Mon devoir de soldat m’interdit, ce matin, un arrêt plus prolongé. Il ne tient qu’à vous de faire avec moi plus ample connaissance. Veuillez me pardonner, d’avoir employé un moyen si peu poli pour vous faire connaître ce que je suis peut-être fou d’espérer. Soyez persuadée que je n’agis en cette circonstance, que sous l’impulsion de mon cœur dans lequel vous êtes placée en haute estime Je saurai que vous me pardonnez si demain, j’entends comme d’habitude votre jolie voix. Devant l’incarnation de l’art, en admirateur, Je m’incline plein de respect. »

Se remettant bien vite de sa surprise, elle rit de