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« Le Chant de la Paix »

reusement que toute la presse en est avec moi pour proclamer ton extraordinaire talent.

— Madame, je crois qu’il est de mon devoir de chanter afin de ne pas décevoir vos invités.

— Vraiment, Rita, je voudrais bien ne pas avoir à t’imposer ce surcroît de fatigue ; je ne me pardonnerai jamais, si à cause de ce concert, ton état devait s’aggraver.

— Ne craignez rien, madame, d’ailleurs, ne serai-je pas la seule responsable, puisque je suis entièrement libre d’accepter ou de refuser.

— Pour cela, il me plaît avant de te quitter de te répéter encore une fois que tu es entièrement libre d’agir comme il te plaira. Si au dernier moment tes forces te trahissent, n’hésite pas un seul instant à faire contremander ce concert. Songe que le contraire me blesserait… tu sais quel intérêt je te porte ?… »

Ayant formulé ces derniers avertissements, la baronne comprenant qu’un peu de solitude serait salutaire à la jeune fille, jugea bon de la quitter.


CHAPITRE IX

TERRIBLES RÉVÉLATIONS. Le DERNIER CONCERT DE RITA


De tous côtés, on était venu entendre Rita. Son nom déjà illustre avait produit un effet magique. Pas une place n’était libre dans la spacieuse salle du château de la Roche-Brune. À cet instant, on aurait vraiment dit que tous les auditeurs étaient venus là essayer d’oublier les horreurs de cette épouvantable guerre.

Rita, dont les talents extraordinaires attiraient cette foule, complétait à ce moment les derniers préparatifs pour son entrée en scène lorsque son attention fut attirée par des voix qui semblaient venir des