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« Le Chant de la Paix »

le. Il fallait à tout prix qu’elle revit Jean. L’incertitude qui tenaillait le cœur lui paraissait plus cruelle à supporter qu’une agonie et même que la mort.

Voilà dans quelle disposition d’esprit la grande artiste qu’était devenue Rita, quitta l’Amérique pour retourner en France, sa patrie.


CHAPITRE VIII

RITA À L’APOGÉE DE LA TOURMENTE REVIENT DANS SA PATRIE


Sur les champs de bataille, c’était toujours la guerre dans sa plus tragique réalité. Le sang coulait à flots et la mort continuait de jeter de tous côtés deuils et désolations. On aurait vraiment dit qu’un souffle de rage avait passé sur ces lieux, poussant chacun à s’entretuer dans une lutte sans merci. Les généraux qui s’étaient effrayés de la tournure des événements, avaient préparé une offensive qui devait assurer la paix par une victoire française. Or, comme Jean Desgrives était déjà hautement reconnu et avec justice pour ses vastes capacités, ce fut à lui que l’on confia secrètement ces plans précieux. Jean qui comprenait plus que tout autre la gravité de la situation, concentrait tout son esprit à les étudier. Voilà pourquoi complètement absorbé par ce travail, il ne s’aperçut pas, un matin, que quelqu’un à pas précipités s’approchait de son bureau. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’en relevant la tête, il vit la porte s’ouvrir pour livrer passage à Rita.

— Jean ! ne put-elle s’empêcher de s’écrier : Quel bonheur pour moi de vous revoir. Puis incapable de maîtriser son émotion, elle se sentit défaillir. Celui-ci qui n’avait pas été sans remarquer sa pâleur extrême s’était empressé de la secourir. Alors profondément bouleversé, il balbutia ces quelques mots :