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« Le Chant de la Paix »

exécution son audacieux projet, elle voulut voir Jean. Se rendant aux quartiers généraux de la France, elle obtint sans difficultés, l’entrevue qu’elle sollicitait.

— Jean, pardonnez-moi, mais des événements particuliers m’ont forcée de prendre une décision que je ne voulais pas mettre en exécution avant de vous avoir consulté. Depuis quelque temps, ma santé est chancelante. Sur l’avis des médecins, je me vois forcée d’abandonner la tâche si noble d’Infirmière. Je ne voudrais pas rester Inactive. Je me nuls rendu compte que ma voix était le seul moyen qu’il me restait pour continuer à servir la France, pour apporter quelques somlagements à ceux que la guerre a si cruellement éprouvés. Pour cela je dois quitter momentanément mon pays. Je crois que c’est vers l’Amérique que je pourrai mener à bonne fin mon projet. Avant tout dites-moi, en toute franchise, si le sacrifice que je suis prête à m’imposer sera de quelque utilité à la France. Vous devez comprendre combien il sera pénible pour moi d’abandonner tout te qui me tient tant au cœur.

— Rita, je sais que votre voix merveilleuse saura vous attirer les triomphes les plus éclatants, que la moisson d’or que vous récolterez ne manquera pas d’être utile à ceux qui souffrent de ce fléau, mais avez-vous songé aux misères que vous occasionnera ce voyage périlleux ? Puisque votre santé exige un repos, ne serait-il pas mieux d’abandonner ce projet et de laisser à d’autres, dont la santé est plus robuste, le soin de se dévouer pour la France… Vous n’êtes pas sans ignorer toute la douleur que me causerait votre départ !…

— Oui, je comprends, Jean, mais avons-nous vraiment le droit, de penser à notre bonheur, quand tant de mères sacrifient leurs époux, leurs fils pour combattre l’ennemi, et sauvegarder nos droits…