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« Le Chant de la Paix »

gravité du moment, ce n’est plu» une supplication que je vous adresse, mais un ordre que je vous donne. Ne faites plus allusion à tout ceci, ces mots me blessent, et me font beaucoup souffrir : une dernière fois ayez confiance en moi, croyez en ma sincérité.

— Merci. Jean, vos bonnes paroles font renaître dans mon cœur l’espérance, confiante en votre loyauté, je vous abandonne mon cœur tout entier… Libre à vous de le rendre le plus heureux, ou le plonger dans le plus profond désespoir, vous n’ignorez plus malmenant, quelle place vous avez pris dans ma vie, et jusqu’à quel point serait cruel pour moi l’effondrement de mon rêve.

— Encore une fois Rita, ne craignez rien, je saurai vaincre tous les obstacles qui entraveront notre bonheur ; lorsque la France aura triomphé, doublement victorieux, nous serons aussi doublement heureux…

— Évidemment, Jean, comme vous je veux encore l’espérer, mais avant que ce jour arrive, il se passera sans doute bien des événements, que nous ne pouvons prévoir, à cause de cela, je voudrais que notre amour, tel un trésor inestimable, reste caché au fond de nous-mêmes dans un secret des plus absolu. Ici, au château, malgré qu’on sache que j’ai pour vous une très grande estime, on ignore complètement notre Idylle amoureuse. Gardons-la secrète, jusqu’au jour où rien n’entravera notre bonheur. SI la fatalité nous éloigne, un jour, l’un de l’autre, il me semble que j’aurai plus de courage pour supporter ma douleur. Puis-Je compter sur vous Jean ?

— Hélas ! Rita, je ne peux que m’incliner devant votre volonté. Puisque c’est là votre désir. Je respecterai en tout et partout votre secret, malgré qu’il me paraisse étrange…