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« Le Chant de la Paix »

hasard était venue l’ouvrir, ne le reconnut pas sous son nouvel accoutrement, toute surprise elle recula. Jean s’en aperçut et comprit que c’était la demi-obscurité qui l’empêchait de distinguer sa figure, par conséquent de le reconnaître. Il fit quelques pas, quand il fut sous les lumières étincelantes, elle le reconnut, cette fois. Pâlissante, elle porta la main à son cœur. Voyant la grande surprise que lui causait son arrivée au château dans cette tenue guerrière, Il s’empressa de s’expliquer en lui disant :

— Pardonnez-moi, Rita, de ne pas vous avoir prévenue, c’est qu’il m’était Impossible de vous adresser aucun message, Je devais garder de mes agissements le secret le plus absolu, vu la gravité des événements qui se sont passés durant mon absence. Je suis bien peiné d’être obligé de vous apprendre cette triste nouvelle, mais il le faut…

La France est présentement menacée d’une grande guerre des plus terrible, déjà des ennemis s’avancent sur nos frontières et l’ordre de la mobilisation générale a été donné… Si vous saviez combien est lourde à supporter la responsabilité que m’impose mon devoir de général. Pour vous aider à me comprendre il me faut vous dire que c’est sur moi que repose en ce moment le sort de la France.

À ces mots, il sembla à la jeune fille qu’elle allait mourir, tant l’émotion était grande.

— Mon Dieu, fit-elle, en jetant sur lui un regard navré, n’y a-t-11 plus aucun espoir, la France a-t-elle par tous les moyens cherché à éloigner d’elle ce cataclysme épouvantable ?

— Oui, ma chère Rita, mais en vain, l’entente n’a pu être conclue, je peux vous affirmer, malheureusement, que rien ne pourra empêcher le désastre de se produire…