Page:Labarre - Le chant de la paix, 19xx.djvu/111

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Roman illustré du « Soleil »
111

à la foule ses larmes, il saisit son enfant dans ses bras, et se déroba à l’assistance, sans plus se soucier des applaudissements qui éclatèrent. Se sentant incapable d’affronter de nouveau la foule qui le réclamait, il donna l’ordre à ceux qui l’entouraient de faire placer la croix de fleurs sur la tombe de l’héroïne, et en même temps de prévenir la baronne qu’il voulait définitivement quitter la salle. Après un court moment, sa noble épouse vint le rejoindre :

— Viens, dit-il, après que son émotion se fut un peu calmée, viens, à quoi bon rester plus longtemps ici. Dieu a permis que le seul nuage qui obscurcissait notre bonheur, se dissipe… Allons maintenant retrouver, à notre foyer, la douceur de la paix. Celle qui vient d’être si miraculeusement réhabilitée se rit sans doute de notre bonheur, puisque le sien, plus grand que le nôtre, est éternel.

Avec leur fils, par un passage qui les empêchait d’être vus de la foule, Ils abandonnèrent alors le temple de la paix.

Ainsi se termina le roman de Rita, qui, à l’apogée de son martyre, pardonna à ses bourreaux et légua comme preuve de ce pardon, un chant de paix qui devait être l’écho de sa dernière pensée.



— FIN —