Page:Labarre - Le chant de la paix, 19xx.djvu/11

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Roman illustré du « Soleil »
11

plaisir à vous les faire connaître serait-ce indiscret de vous demander qui dois-je présenter ?

— Merci, mademoiselle, pour le grand honneur que vous voulez bien me faire. Ne parlez pas, je vous en prie, d’indiscrétion, vous ne sauriez croire, combien je suis confus de ne pas m’être fait connaître plus tôt et il lui présenta sa carte… Quelle fut la surprise de Rita en lisant : Jean Desgrives, premier officier des armées françaises.

Après la présentation d’usage, le jeune homme fut tout étonné de la courtoisie du châtelain et de la châtelaine, et ce fut presque à regret qu’il vit arriver le moment du départ. De leur côté, le marquis et la marquise, tout comme Rita, apprécièrent hautement la distinction du jeune homme, et sur leurs instances, il dut promettre de revenir au château. Voilà comment, le hasard ou plutôt la Providence venait de faire naître une amitié qui devait faire le bonheur de Jean Desgrives en lui ouvrant toute grande les portes du château, d’apparence solitaire, de la Roche-Brune.


CHAPITRE III

LA NAISSANCE DE L’AMOUR


Jean avait maintenant l’occasion de revoir souvent Rita dont la bonté et l’intelligence avaient conquis toute estime. Or, comme l’amour est un tyran qui s’attaque à tous les cœurs, le cœur de Rita tout comme celui de Jean fut séduit et retenu prisonnier dans un filet doré.

Une crainte instinctive s’empara alors de la jeune fille lorsqu’elle s’aperçut qu’elle était devenue amoureuse bien qu’elle eût tant cherché à combattre ce sentiment. Aussi, quand le jeune homme lui fit son premier aveu, de plus en plus inquiète devant tant de bon-