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Roman illustré du « Soleil »
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Ce sera bien en vain à ce moment que tu leur lanceras à la tête tes lourds écus d’or. Fous de désespoir, ils ne comprendront plus. Si tu t’avisais de les exterminer, l’amoncellement de leurs cadavres serait tel que tu verrais bientôt ton palais, tes richesses, ta gloire ensevelis. Voilà ce que sera la vie sans Dieu et sans éternité… Ce ne sera que des guerres et des luttes civiles qui ne devraient s’achever que le jour où le dernier des humains aura vaincu son adversaire… Malgré que ces paroles paraissent fantastiques et invraisemblables, en y réfléchissant profondément, l’esprit bien équilibré ne peut s’empêcher de s’inquiéter et de juger aussi les choses. Ouvrons les yeux ! Dieu est là, puissant et terrible. Il se pourrait fort bien que de sa main, Il fasse de nouveau éclater cette puissance en montrant son juste courroux. Après avoir désarmé nos cœurs, désarmons notre bras, donnons à nos enfants d’autres convictions. La science plus développée les exige impérieusement. Aimons nos enfants, aimons notre patrie, c’est Dieu qui nous le commande. Souvenons-nous que les nations doivent être comparées par nous tous à une famille, dont les enfants, aux différents caractères, ont droit malgré tout à une place dans le cœur de leurs parents. Or, pour aucune raison et malgré leurs défauts, ces enfants ne doivent désunir les liens sacrés de cette famille. Cherchons par les mêmes principes à réaliser cette union indissoluble des peuples et des nations. Puisque le temps moderne et le progrès ont presque changé la mentalité des hommes, montrons à nos enfants que le vrai héros n’est plus celui qui sait brandir une arme et terrasser un ennemi, mais bien celui qui sait vaincre ses passions et redresser ses mauvais penchants. Puisque c’est le génie qui l’emporte, les plus grands héros de demain, je le répète, seront ceux qui auront eu le courage de descendre au fond de leur cœur pour obtenir ces victoires morales, si utiles pour eux et pour l’humanité entière. Mon fils, mon fils, au nom de