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« Le Chant de la Paix »

« Si je ne sentais pas la meurtrissure de ces chaines, je me croirais le jouet de mon imagination tant les événements qui se succèdent me paraissent invraisemblables… Quelle folie s’est donc emparée de l’humanité ? N'est-ce pas chose incompréhensible que de voir la nation dans cette lutte Infernale et sanglante. Le sol tremble, le ciel se rougit sous le choc de ces terribles et stupéfiants combats. On dirait que l’orgueil et la haine ont réussi à entr’ouvrir les portes de l’enfer, précipitant dans un chaos lamentable des millions de soldats. Démon maudit, c’est là ton ouvrage ! c’est toi qui en chassant du cœur des hommes le souvenir des lois de Dieu, as déchaîné l’esprit du mal ! Oui, c’est toi qui semas ce poison dans les âmes par tes doctrines fausses, faisant ainsi de la terre un véritable enfer. Je sais bien, va, que Dieu triomphe sur toi en ce moment. L’âme de tous ces soldats que tu as entraînés dans la mort ne t’appartient pas, puisque tous l’ont rachetée aux prix même de leur sang. Tu n’es pas seulement l’ennemi de l’âme, mais tu es l’ennemi de l’humanité entière et celui qui écoute tes paroles mensongères, souffre tôt ou tard. Une voix semble me dire en ce moment, que ce cataclysme servira à sortir le monde des ténèbres dans lesquelles tu l’as plongé : C’est par la douleur que le cœur se détache de la terre, que l’esprit éprouve instinctivement le besoin de se confier à une puissance plus grande que la sienne. Cette puissance, l’homme ne la trouvera qu’en Dieu. Ce maître souverain a pour prouver sa supériorité ses dix commandements, qui sont incontestablement le chef-d’œuvre des chefs-d’œuvre. Solides comme le roc, ces lois demeureront toujours la base sur laquelle les peuples devront s’appuyer pour retrouver la sécurité et le bonheur qu’ils ont perdus. N’est-il pas étonnant que des hommes de grand génie cherchent à les détruire ou à les modifier ! Ne comprennent-ils pas qu’en les méconnaissant, c’est leur bonheur même qu’ils détruisent.