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NOTES.


Diane de Poitiers, et surtout de souhaiter que le Croissant devînt un plein rond.


P. 45, l. 2. — À la demande de M. Henrich, le bienveillant doyen de la Faculté des Lettres de Lyon, M. Vignon a fait cette traduction de l’ode grecque. En l’écrivant, M. Vignon a dû se rappeler l’incident dont il fut le héros à l’École normale, incident que M. Sarcey a rappelé (Revue politique et littéraire, 1882) dans Comment je devins journaliste. M. Vignon avait rompu une lance en faveur de la vertu de la belle Lyonnaise, sa compatriote, et Gérusez avait dit gravement : « Il faut une grande hardiesse pour répondre de ces choses-là. » Huit jours après, M. Ordinaire, qui tournait très joliment le vers et qui excellait aux pastiches, apporta deux madrigaux, qu’il avoua avoir trouvés à la Bibliothèque nationale dans un manuscrit des poésies inédites de Louise Labé ; et il résultait de ces madrigaux que la dame avait « dénoué sa ceinture. » Vignon protesta contre cette ceinture dénouée mal à propos et déclara que les vers ne pouvaient pas être de Louise. Gérusez répondit doucement : « Je le crois comme vous, et je le regrette. Mais si elle n’est pas l’auteur de ces deux pièces, il me semble qu’il ne vaut plus la peine de parler d’elle. » Soulary me disait un jour la même chose, et, comme Vignon, je n’ai pas voulu le croire.


P. 49, l. 3. — Un des témoins qui, en 1552, déposèrent dans le procès de Genève, nous dit que le demandeur, Jean Yvard, avait renvoyé sa femme depuis six ans, par conséquent depuis 1546 ; un autre nous dit qu’il a connu les époux Yvard alors qu’ils vivaient encore ensemble — par conséquent antérieurement à 1546 — et qu’en ce temps-là la femme d’Yvard « hantoit bien privément avec une nommée la Belle Cordière. » Du Verdier nous apprenant qu’on avait donné ce surnom à Louise Labé « parce qu’elle étoit mariée à un bonhomme de cordier, » il faudrait alors conclure qu’elle était mariée avant 1546, puisqu’elle portait déjà ce surnom à cette date. On ne peut cependant rien affirmer en se fondant sur ce raisonnement, parce que le témoin de Genève a pu désigner la Belle Cordière par le sur-