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NOTES.


Ne pourrait-on pas tout aussi bien rapprocher la strophe de Louise Labé de ces vers de Melin de Saint-Gelais :

Ceux là diront que les rays de vos yeux
Font devenir le soleil envieux
Et que ce sont deux astres reluisants.
...............
De vos cheveux, c’est moins que de raison
De faire d’eux à l’or comparaison…


Rien de plus banal que ces deux images. Tous les poètes du XVIe siècle, et même fort avant dans le XVIIe, les ont prodiguées, témoins encore ces vers que l’on a tant reprochés à Laugier de Porchères, sur les yeux de Gabrielle d’Estrées :

Ce ne sont pas des yeux…
Mais deux soleils clairement radieux,
Dont les rayons brillans nous offusquent la veue.


Et ceux-ci, du même, sur les cheveux de la même beauté :

Beau poil, n’êtes-vous pas la rivière pactole
Qui flotte précieuse en riches ondes d’or ?


P. 34, l. 7. — Ce renseignement, à propos de la date du départ de Jean d’Avanson, m’est obligeamment fourni par M, Joseph Roman, si fort au courant des hommes et des choses du Dauphiné. Mon ami J. Favre, dans son travail si complet sur Olivier de Magny, arrive par une autre voie à une conclusion presque analogue. Il écrit : « L’année même (1553) où il accepta la dédicace de la traduction de Salel, d’Avanson, sur la demande de Diane de Poitiers peut-être, fut envoyé à Rome en mission secrète auprès du pape Jules III. Ce fut probablement vers la fin de cette année. En effet, il emmenait avec lui en qualité de secrétaire Olivier de Magny. Or le poète n’était entré définitivement dans la maison de d’Avanson qu’après avoir fait im-