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NOTES.


mais qui doit être cru sur parole jusqu’à preuve du contraire, nous dit qu’en 1566, date, selon lui, de la mort de Louise Labé, il avait environ vingt-sept ans. Il serait donc né, non pas en 1533, mais en 1539, et il aurait non pas vingt-quatre ans, mais dix-huit en 1557 ; à mon humble avis, la Belle Cordière n’était alors ni assez jeune ni assez mûre pour s’éprendre — si elle voulait s’éprendre — d’un « petit garsonneau, » suivant une de ses expressions.

Enfin, Claude de Rubys lui-même, à propos de la mort de Clémence de Bourges arrivée peu après le 30 septembre 1562, nous dit qu’il était à cette époque un « jeune escolier, » et il donne à entendre assez clairement qu’il était du même âge que Mlle de Bourges. Malheureusement nous ignorons la date de la naissance de cette charmante jeune fille. (Voir la note sur la famille de Bourges, ci-après.)

De tous les témoignages recueillis, il résulte cependant que Clémence de Bourges mourut très jeune, vers 1563, et que Rubys était à peu près de son âge ; il est donc probable que la date indiquée par Péricaud se rapproche de la vérité et que le jeune escolier de 1563 n’était pas encore, en 1557, de taille à tenir le rôle qu’on lui attribue.


P. 23, l. 12. — Louise Labé a écrit dans son XXIIIe sonnet :

Las ! que me sert que si parfaitement
Louas jadis et ma tresse dorée
Et de mes yeux la beauté comparée
À deux soleils…


M. Blanchemain rapproche ces vers des vers suivants d’Olivier de Magny :

Elle est à vous, belle maîtresse,
Cette belle et dorée tresse,
Qui ferait honte aux mêmes ors
Et ces yeux deux astres ensemble…