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APPENDICE.


urbem Londinum, in ædibus Pynson, ann. MDXXI. (In-4°, 78 feuillets). Calvin parlant de cet ouvrage dit dans sa Congratulation (p. 10) : « Ce livre donc fut basti par quelques moines et caphards et gens addonnez à babil et contention. Et le Roy estant persuadé par mauvais conseillers, souffrit qu’on l’imprimast en son nom. Or pour ce qu’il s’est depuis repenti de ceste ardeur inconsidérée, et que le livre estoit si lourd et si fade que la mémoire en pouvoit estre incontinent abolie, il est demeuré enseveli par l’espace de trente ans. »

L’édition lyonnaise de l’œuvre du royal auteur, avec une préface du chanoine G. de Saconay, souleva des tempêtes et fît l’objet d’un incident diplomatique. Le 12 août 1561, Trockmorton, ambassadeur d’Angleterre à Paris, dénonçait cette préface à Calvin. Théodore de Bèze et Nicolas des Gallards réclamaient des poursuites et voulaient que « Saconay fût appelé et livré en procès pour son livre. » Trockmorton modéra cette ardeur, disant : « Il se trouve quelques fautes aucunes fois, lesquelles se remédient et se réparent plus pertinemment par silence que par procès. » Cet avis prévalut, et Catherine de Médicis remit, le 8 octobre 1561, à l’ambassadeur anglais, le curieux procès-verbal que voici :

« Nous, Guillaume de Gadaigne, baron de Saint-Victor, gentilhomme ordinaire de la chambre du Roy, seneschal de Lyon, et lieutenant pour sa majesté au gouvernement de Lyonnois, sçavoir faisons que nous, ayant receu les lettres missives du dit seigneur soussignées par sa majesté et scellées de son cachet, à nous