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APPENDICE.


parties qu’on sauroit souhaiter, lui donna son cœur et se voua entièrement à son service. Cette vertueuse couple d’amans étoient près de monter au sommet de leur heureux désir et contentement, par l’étroit et saint lien du mariage dont ils alloient joindre leurs corps et esprits, quand le destin s’y opposant fit qu’icelui sieur Du Peyrat fut tué aux premières guerres civiles, à Beaurepaire en Dauphiné, combattant pour le service du roi et la défense de la Religion Catholique ; aux nouvelles de laquelle mort, l’éplorée Clémence se serra le cœur de regret et de douleur extrême qu’elle eut d’une telle perte, de sorte que peu de jours après elle décéda de cette vie. »

Claude de Rubys qui semble avoir été le protégé de la maison de Bourges, lui a aussi consacré une page. Après avoir fait mention de la mort de Claude Bellièvre, survenue « le sammedy, 2 d’octobre de la présente année 1557, » il dit : « Au même temps, mourut aussi cette perle vraiment orientale entre les demoiselles de Lyon, Clémence de Bourges, fille de noble Claude de Bourges, seigneur de Myons et général de Piedmond, et de demoiselle Françoise de Mornay. Elle fut renommée pour une des plus accomplies en toutes sortes de vertus qui fut de longtemps à Lyon et douée de tant de perfections qu’elles la rendoient admirable. Elle était conformément à son nom accompagnée de clémence et de bien dire avec une voix angélique, la musique et le jeu de tous les instruments lui étoient familiers, et sur le jeu de l’épinette